Visite d’écrivain

"1288 pages !" Anne-Marie Garat au lycée Jean Rostand - Compte-rendu par Mme Hubac

(actualisé le ) par Webmestre du lycée Jean Rostand

Mme Hubac rend compte de la visite de l’écrivain Anne-Marie Garat au lycée le vendredi 6 novembre 2009. Ses élèves de 1eS-SVT avaient auparavant lu son roman-fleuve, Dans la Main du Diable.

« 1288 pages ! 1288 pages, Madame ! » Julie n’en revient toujours pas… 1288, c’est le nombre exact de pages que les élèves de 1SSVT ont dû tourner pendant les grandes vacances, à la rencontre d’un roman-fleuve, Dans la main du diable (Editions Actes Sud, 2006), et d’un écrivain, Anne-Marie Garat. Elle a été récompensée par plusieurs prix littéraires, dont le Femina en 1992 pour Aden, et par un immense succès pour la publication des aventures de Gabrielle, Camille, Pierre et les autres. La suite s’intitule L’enfant des ténèbres, publiée en 2008 ; et les péripéties ne sont pas terminées... puisque les prochaines sont annoncées pour 2010.

Anne-Marie Garat est venue au lycée le vendredi 6 novembre et pendant deux heures a parlé avec une énergie débordante et une sensibilité communicative de son rapport à l’écriture, et de son métier d’écrivain. « C’est quelqu’un d’impressionnant, par sa passion, que l’on entend quand elle s’exprime » (Noémie), « Cette rencontre nous a permis de prendre conscience qu’un écrivain tel qu’Anne-Marie Garat écrit avec plaisir » (Safa). Les élèves ont pu découvrir le milieu de l’édition, et les différentes étapes, de la réalisation d’un livre à sa distribution. « Chaque jour, chaque maison d’édition reçoit une centaine de manuscrits ! » (Alexis), et aussi réaliser le travail exigé par la rédaction d’un roman : jusqu’à douze heures d’écriture par jour !

« Le fait que ce soit un auteur lui-même qui décrive cela rend le tout très vivant » (Clément)

« Lorsqu’elle met sur papier tout ce qu’elle a dans la tête, elle raye, réécrit, reformule, passe des heures à trouver un adjectif composé de deux syllabes plutôt que trois pour que le rythme de la phrase sonne mieux. Elle nous a même dit : « J’écris parce que je ne sais pas écrire » » (Marion)

« Elle nous a dévoilé comment elle écrivait ses livres, en s’inspirant parfois de sa vie mais surtout en inventant un monde dans lequel elle se plonge afin de le sentir pleinement » (Mayeuline)… comme les bruits, les odeurs, la douceur de la peau d’un abricot dans un compotier…

Ils ont été impressionnés d’apprendre que toucher 10% de la vente d’un livre représentait un excellent contrat, mais aussi qu’Anne-Marie Garat n’a pas toujours bien su les lire, ces contrats : ainsi ce premier qui exigeait d’elle la publication de cinq textes par la même maison d’édition.

« Il est intéressant d’ajouter que pour l’illustration du livre Dans la main du diable, elle a volontairement choisi une image où l’on ne voit pas le visage de la personne pour ne pas donner une image fixe du personnage au lecteur ; Gabrielle n’est d’ailleurs pas réellement décrite dans le livre » (Mélanie). Et Anne-Marie Garat d’expliquer, avec délices, les progrès de la photographie entre le XIXe et le XXe siècle, de la pose très figée de Baudelaire au mouvement capturé par Lartigue !

Elle a répondu aux questions des élèves, curieux de savoir si elle se considérait comme un écrivain classique ou si elle avait le sentiment d’appartenir à un mouvement littéraire (bac de français oblige !)

Elle a également glorifié l’ennui, « mais attention ! le bel ennui ! celui qui renvoie au plus près de soi » « selon elle il faut prendre le temps de s’ennuyer et de se poser des questions comme « qu’est-ce que l’on fait ? », des questions sur la vie et sur soi, pour se rendre compte de l’importance des choses » (Maureen). 

« Elle nous a parlé, et d’une très belle manière, de la passion que peuvent porter certaines personnes à la lecture : « quand on lit, on se retrouve ; on est comme déconnecté de tout le reste » » (Julie) ; et vivement incité la classe à lire et relire Les Misérables. Elle a ajouté qu’elle pouvait indiquer les pages à sauter !

« J’ai appris pendant cette rencontre que, malgré ce que je pensais, chaque phrase, chaque répétition, chaque virgule était conçue pour donner un effet, pour faire réagir le lecteur. » (Rémi)

« Ce qui m’a le plus marquée c’est l’étape de la vérification du livre par la correctrice avant la publication » (Marie-Pierre)

Plusieurs romans d’Anne-Marie Garat sont disponibles au CDI et n’attendent que des yeux avides pour les dévorer !

« Ecrire est un secret ! » ont entendu dire les élèves… mais que ses livres ne le restent pas !
« En guise de conclusion, elle a répété « Tombez dans les livres ! » (Asma)

Mme Hubac