Sa guitare s’appelle "Pawn Shop" (prêteur sur gage), car elle y fut déposée 5 fois quand les temps furent difficiles...Mais c’est avec elle qu’il est "marié".
"Quand vous rentrez chez vous, enfermez-vous et pratiquez votre instrument" a-t-il lancé à la foule des musiciens potentiels venus assister à son tour de chant... Il a beaucoup travaillé, en effet, pour pouvoir jongler avec autant d’aisance entre ses quatre instrument, plus la voix. Et quand il se lève, c’est pour faire une démonstration de ses 3 "danses surprises" - une par état du sud profond (Alabama, Georgia, Mississippi).
La simplicité incarnée, il alterne les rythmes et les émotions ; après une chanson de B.B. King et une reprise de Ain’t No Sunshine de Bill Withers, il parle de la mort de sa mère : "I used to have someone to love me, but that someone passed away", disent les paroles de "Down on Me" ("J’avais quelqu’un qui m’aimait, mais ce quelqu’un a disparu"), et les larmes qui lui viennent pendant la chanson "sont des larmes de bonheur", assure-t-il, à l’évocation de celle qui l’a élevé, seule, et qui l’a toujours soutenu et encouragé à poursuivre son art (son père est mort peu avant sa naissance). Puis il replonge dans des textes évoquant de manière humoristique et cocasse le sud rural dont lui parlait son grand-père...
C’est ça, le Blues : une musique qui a les pieds dans le travail et la mélancolie, comme les anciens esclaves dans les champs de coton, mais dont l’âme nourrit le désir de vivre et rend espoir.
Et Adolphus a su nous le faire partager.
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