Ecriture d’élèves / Nouvelles de 2nde MSMA2

"Un retour inattendu" Ali CAKMAK, Jonathan FORT, Jean-Pierre HATTON.

1 | (actualisé le ) par N.Guillot

Ce texte est une nouvelle rédigée par des élèves de la classe de 2nde MSMA dans le cadre d’un travail d’écriture en cours de Français.

UN RETOUR INATTENDU

Voilà, je m’appelle Onizuka, j’ai 18 ans et tous les jours je me lève à 7h30. J’en ai marre de me lever, les profs me prennent la tête !

J’ai décidé de sécher les cours et d’aller retrouver mes copains du quartier. Ca y est, je suis en bas de chez moi. J’aperçois Rachid et Karim :

« Salut, ça va ?

- Tranquille. T’es pas en cours ?

- Non ! ça me prend la tête ! »

Demain, j’ai rendez-vous avec le proviseur qui a téléphoné chez moi. C’est ma mère qui a répondu en disant qu’elle serait au rendez-vous.

Le lendemain, je vais dans le bureau du proviseur avec ma mère qui est très énervée à cause de mon attitude et de mes mauvais résultats scolaires.
Le proviseur, Monsieur Henri, nous annonce que je vais passer en conseil de discipline et qu’il demandera mon exclusion définitive de l’établissement. Une fois sortie du bureau, ma mère me dit :

« Qu’est-ce que tu vas devenir ?

- T’inquiète pas ! Je m’en sortirai !

- Comment veux-tu que je te croie ? »
Ca y est ! C’est le grand jour du conseil de discipline. Trois semaines se sont écoulées depuis notre rendez-vous et comme il l’avait dit, le proviseur a demandé mon exclusion définitive de l’établissement. Avant même que je ne pénètre dans la salle, les membres du Conseil avaient déjà pris leur décision ! Alors que je m’explique ou pas, ça ne changera rien ! Je sais que je vais être exclu. Je sors de la salle pour respecter les règles. Ils me rappellent et ça y est je suis exclu ! Ma mère hurle de rage :

« Comment pouvez-vous l’exclure ?

- Madame, il faut nous compren...

- Vous comprendre !!!

- Encore désolé Madame. Au revoir... »

Ma mère claque la porte avec colère. Après être sortie, elle ne prononce plus aucun mot. Son silence est plus terrible que ses cris...

Après quelques jours de silence total elle décide de me parler à nouveau mais ça ne dure pas car une semaine tout juste après mon renvoi du lycée, je reçois un coup de téléphone de l’hôpital. On m’annonce alors que mes parents ont eu un terrible accident de voiture. Après avoir reçu cette nouvelle, je me précipite à l’hôpital.

Lorsque j’y arrive le médecin m’annonce que mon père n’a pas survécu à ses multiples blessures. Bouleversé, je demande alors :

« Et ma mère, va t-elle... ?

- Je suis désolé mais son état est très critique !

- Pourrais-je la voir ?

- Bien sûr ! »

J’entre dans la chambre avec une tristesse impossible à décrire.

« Maman, m’entends-tu ? »

D’un signe de la tête elle me fait comprendre que oui.

« J’voudrais m’excuser pour n’avoir pas été un bon fils à tes yeux, et te dire que je ferais tout pour devenir quelqu’un de bien ; je t’en fais la promesse !

- J’ai confiance en toi ! »

Et elle part pour toujours. Je hurle alors pour qu’un médecin vienne au plus vite. Lorsqu’il arrive il me dit :

« Je suis désolé mais c’est hélas fini. Son âme repose désormais auprès de celle de votre père.

- Non pas maintenant !

- Toutes mes condoléances. ».

A partir de ce moment je sais que je ne peux désormais compter que sur moi-même...

Depuis ce jour, quatre ans ont passé et me voilà aujourd’hui à 22 ans. J’ai la ferme intention de devenir prof de philosophie. C’est la seule matière où j’excellais à l’école. Aujourd’hui, c’est le grand jour... Je passe finalement les épreuves nécessaires pour que mon rêve aboutisse enfin. Je sors de la salle au bout du temps imparti avec la certitude d’avoir tout raté . Mais je ne perds pas espoir. Deux mois passent...Je reçois enfin une lettre du Ministère de l’Education Nationale ! Je l’ouvre. Je commence à la lire et j’apprends que j’ai réussi mon concours. Je suis très content d’avoir réussi ! Je commence donc à la rentrée prochaine dans le lycée de la banlieue 13. Mais c’est mon ancien quartier, c’est même le lycée dont j’avais été exclu à cause de ce proviseur qui ne me supportait pas !

Ca y est ! C’ est le « jour J », le grand moment de vérité ! Quelle sera la réaction du proviseur lorsqu’il apprendra que j’ai réussi ma vie ? J’arrive au lycée... Tout le monde me regarde, je fonce alors dans la salle qui m’a été attribuée, la salle 304, et je me trouve en présence de ma classe.

« Bonjour, je me présente je suis Mr Onizuka, je suis votre nouveau prof de philosophie. »

Je commence par l’appel : Azuki, Heihachi, Hokoami, Futjuki, Katsumi, Moraï (Quels drôles de noms, mais bon, on va faire avec, je dois continuer...)

« Si je suis là, c’est pour vous transmettre une partie de mes connaissances sur la pensée philosophique.

- Tes connaissances rien du tout !

- Ah oui, je ne vais rien vous apprendre ? On verra bien et je crois même qu’on va devenir ami vous verrez !

- Ah nan nan nan nan ! J’crois pas, faut pas que tu te fasses des films non plus le prof ! Ici, c’est la vraie vie, on n’est pas à la télé !

- Vous verrez bien ! »
Après cette première journée de dur labeur (bon ok, j’en rajoute peut être un peu et alors... ?) il faut quand même que je me trouve un endroit où je peux crécher au moins pour la nuit. Je vais donc demander au proviseur s’il a un logement pour moi.

« Hum, hum, excusez-moi monsieur !

- Oui jeune homme que puis-je faire pour vous ?

- On ne vous a pas prévenu ? Je suis le nouveau professeur de philosophie.

- Et alors ? Ca ne me dit toujours pas ce que je peux faire pour vous !

- En fait, j’habitais ici jusqu’à il y a quatre ans. C’est la période où mes parents sont décédés. »

Subitement il redresse la tête et découvre qui je suis. On peut lire sur son visage la stupeur et l’horreur liées au fait que j’avais finalement réussi à faire quelque chose de ma vie.

« Mais c’est... C’est impossible ! Je vous ai fait exclure pour ne plus vous avoir sur le dos et j’ai également conseillé à tous les proviseurs des environs de ne pas vous prendre ! Donc comment avez-vous réussi à devenir prof ? Et autre chose... Pourquoi revenir ici ? Vous voulez ma mort ? Non ! ne répondez pas ! Je ne veux pas vous entendre !!! »
Après ce monologue hystérique, je lui demande tout de même s’il peut me trouver un logement pour dormir et il me dit qu’il y en a un de libre dans le lycée.

« Alors vous me le louez ?

- Je suis obligé de vous donner ce logement, c’est la règle.

-Vous voyez que vous êtes bon ! (« T’es pas du tout bon, t’es surtout très bête »)
Après deux semaines de cours avec mes élèves, une complicité s’installe entre Moraï et moi.
« Alors je t’avais dit quoi ?

- Ouais, ouais... C’est bon, vous aviez raison et alors ?!

- Bah maintenant tu peux me présenter tes différents profs et de préférence ceux du sexe féminin ...Enfin tu vois ce que je veux dire !

- Ouais, ouais malheureusement en plus c’est que vous êtes apparemment un gros pervers.

- Non mais vas-y dis n’importe quoi ! Continue, j’t’en prie !

- Ah ouais ?

- NON MAIS LA TU CRAQUES ! TU TE SENS PLUS OU QUOI ? COMMENT T’OSES DIRE CA ALORS QUE T’AS AUCUNE PREUVE ? Bon j’veux plus t’entendre dire de telles bêtises, ok ?

- Ouais, ok ça marche. Et dites-moi, vous voulez toujours que je vous présente mes profs ? Parce que si c’est le cas, on devrait peut-être y aller avant qu’elles ne se cassent toutes.

- Eh bien, qu’est-ce que tu attends, espèce de guignol ?

- Depuis tout à l’heure je les vois se faire la malle les unes après les autres alors que vous vous amusez à jouer au psychopathe.

- Mais attends ! Tu serais pas en train de te moquer de moi ?

- Et c’est seulement maintenant que tu t’en aperçois, espèce de méga bouffon ?

- Si tu continues Moraï j’vais finir par te fracasser ta figure de p’tit malin.

- Bon ok ... J’arrête mais seulement parce qu’il ne reste plus qu’une de mes profs sur toutes celles que j’ai habituellement.

- Dans ce cas présente la moi...Et vite !

- Ok, ok. Alors voilà Madame Anna. Elle est prof d’anglais. Donc ensuite si ça t’intéresse là-bas il y a Monsieur logique,profs de maths, et juste à côté Monsieur Pilon mais on l’appelle « Monsieur perversité » entre nous.

- Pourquoi vous le surnommez ainsi ?

- Parce qu’il demande à toutes les filles de sa classe de s’habiller avec de la sape super moulante et quand il fait chaud il leur conseille de mettre des minijupes .

- Je comprends ...Excuse-moi mais je dois me magner si je veux parler avec ta prof d’anglais. »

A ce moment là j’ai couru pour réussir à la rejoindre. Elle était quasiment arrivée à sa caisse.

« Bonjour, Madame ! (J’ai quand même réussi à dire ça, j’étais vraiment trop essoufflé)

- Anna, et vous ?

- Onizuka (on va pas se prendre la tête avec notre dialogue éminemment romantique sur le parking du lycée, on va passer directement à autre chose)

Le soir arrive, et alors que notre héros Onizuka (moi en l’occurrence, on peut toujours rêver !) est tranquillement chez lui en train de préparer son cours pour le lendemain il a soudain une idée qui lui traverse l’esprit (une idée un peu stupide, je l’avoue mais bon continuons, on ne va pas refaire l’histoire non plus). Donc Onizuka eut pour idée de sortir un peu prendre l’air et d’aller se « poser » tranquillement sur un banc après s’être enfilé un à deux packs de bière. Donc alors que j’étais (je reviens à la première personne, pour la narration c’est plus facile !) assis sur un banc, totalement ivre j’aperçois une jeune fille d’environ 20 ans (enfin d’après moi ! lorsque je l’ai vue elle avait l’air d’avoir dans les 20 ans) sortir de la fontaine qu’il y avait en face de moi !

Le lendemain matin, j‘ai un mal de tête horrible mais bon je travaille juste en dessous de chez moi et mon patron me haït. Donc si je ne descends pas, ce sera le proviseur qui viendra me chercher lui-même juste pour me voir souffrir et m’empêcher de me reposer. Je descends donc dans ma salle de classe et au moment où j’ouvre la porte, j’aperçois une jeune fille qui arrive en courant. Visiblement il s’agit d’une élève de ma classe qui pensait arriver en retard. Après quelques secondes de stupeur, je réussis à dire quelque chose :

« Euh, excuse-moi, tu n’étais pas en train de te baigner dans la fontaine du centre ville hier soir ?

- Si pourquoi ? C’est vous que j’ai aperçu quand je sortais ?

- Ouais, enfin je crois. Mais dis-moi, quel âge as-tu et surtout comment t’appelles-tu ?

- Eh bien je m’appelle Emma et j’ai seize ans et demi.

- Quoi t’as même pas 17 ans !!!!! Bon on reparlera de ça plus tard, il est temps que le cours commence. »

En entrant dans la salle je pense en moi-même qu’elle est plutôt jolie et très douée puisqu’elle n’a que 16 ans et qu’elle est déjà en terminale ! Tout de suite après le début du cours, le proviseur vient m’interrompre et m’annonce dans le couloir que doutant de mes capacités à enseigner il a demandé à ce que je sois inspecté et que l’inspection aura lieu dans une semaine ! Décidément il m’en veut et ne peut accepter que je réussisse !
Je demande de l’aide à Anna et celle-ci accepte sur le champ.

« Dites-moi Anna, vous tenez vraiment à m’aider ?

- Oui, et alors je ne vois pas en quoi cela est bizarre !

- Oh non, c’est pas que je trouve ça bizarre, c’est juste que je voudrais savoir quand on commence.

- Tout de suite !

- Ok, si vous y tenez.

- On va commencer par organiser votre cours ! Vous verrez, tout se passera très bien !

- J’espère !

- Comment ça, vous avez bien réussi le concours !

- Bien sûr mais cette inspection m’inquiète !

- Je vais vous aider, ne vous inquiétez pas. »

A partir de ce moment je sais que je peux compter sur elle, et je commence à sentir que je dois lui plaire.

Une semaine s’est écoulée depuis l’intervention du proviseur.

« Aujourd’hui c’est le grand jour Onizuka, il faut y aller. Tu te sens près ?

- Je dirai pas ça comme ça mais je vais faire de mon mieux.

- Ok c’est tout ce qui compte vraiment. »

A la fin de l’inspection, je sors totalement exténué : j’avais l’impression que cela ne finirait jamais !
Mais pendant l’entretien avec l’inspecteur, je retrouve toutes mes forces. En effet, très content de mon travail, il me félicite vivement. Il trouve notamment que ma relation avec les élèves est excellente. (Merci Emma, merci Moraï... !!!)

Je m’empresse d’aller voir le proviseur.

« Bonjour, Monsieur le proviseur, je viens vous annoncer une bonne nouvelle !

- Quoi, vous avez raté votre inspection ?

- Et bien non, je l’ai réussie ! Je suis fait pour être prof, c’est tout !

- D’accord, je m’incline ! Vous avez gagné !

- MERCI ! C’est qui le boss ici alors ?

- Ne faites pas le malin Onizuka ! »

Avec toute cette histoire, je n’ai toujours pas déclaré ma flamme à Anna, et pourtant elle ne doit attendre que ça ! Je continue alors mon aventure de prof dans ce lycée qui grâce à moi récupère son calme ainsi que sa sécurité.

Et c’est ainsi que se termine ma folle entrée dans le monde de l’éducation !

CAKMAK AlI,FORT Jonathan,HATTON Jean-Pierre